Ils n’avaient pas trente ans

Ils n’avaient pas trente ans, plongés dans la bataille

Ouvriers, paysans, employés, artisans

Exposés aux obus, voués à la mitraille

Ils étaient jeunes et beaux, ils n’avaient pas trente ans

Ils découvraient l’horreur au fond d’une tranchée

Dans la boue et le froid, les angoisses, la peur

Ils attendaient le soir, la fin de la journée

Pour sommeiller un peu, oublier leur malheur

Ils étaient valeureux, ne perdaient pas courage

Remplaçaient leurs aînés aux postes avancés

Ils subissaient pourtant un horrible carnage

Les infects boyaux sans cesse pilonnés

Ils n’avaient pas trente ans, victimes innocentes

D’un terrible conflit qui pouvait s’éviter

Les victoires ont un prix aux odeurs indécentes

Il serait bon qu’un jour on vienne à y penser