Il pleut
Il pleut
Il pleut, il pleut encore où donc est la bergère ?
Je ne vois plus son chien ni ses moutons bêlants,
Elle a quitté ses près pour devenir caissière,
Bien loin de son hameau, de ses bois, de ses champs.
Il pleut, il pleut toujours, où sont les demoiselles,
Où donc est le soleil qui brillait dans leurs yeux,
Elles ont oublié les cours et les ruelles,
Qui le soir résonnaient de leurs rires joyeux.
Il pleut sur mon passé, il pleut sur ma mémoire,
Que devient dans le pré le modeste ruisseau,
Le gué de la fontaine où l’oncle faisait boire,
Les vaches et les veaux de son mouvant troupeau.
Il pleut sur les maisons, sur le toit de l’église,
Où les cloches d’airain ne sonnent plus jamais,
Le village endormi tout doucement s’enlise,
Derrière l’horizon, dans un brouillard épais.
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